Never ending story

Posted on Mai 5, 2008

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lolcat

Aujourd’hui, AGA est un peu déprimé. Il a passé une nuit assez désagréable, mélange indigeste d’insomnie connectée, de tripes douloureuses, et d’ennui pesant. Le matin l’a trouvé froissé et terni. Se noyant dans trois mugs de café noir en surveillant d’un œil éteint le pourcentage de téléchargement d’un animé anodin, il baille à une fréquence soutenue entre chaque gorgée brûlante.

Le trajet en voiture avec COG se passe dans la routine la plus atone. Comme d’habitude les gens roulent vraiment comme des cons insouciants vers leur paraplégie, que le hasard refilera sûrement à un cycliste de passage, car la justice et lui…

La matinée se déroule – s’étale plutôt – mollement, visqueuse et moite, comme une aisselle grasse négligée. L’air est lourd, les ordinateurs soufflent leur haleine tiède sur les chevilles de leur maître. Celui de AGA est particulièrement poussif. Il peine a charger les pages des blogs qu’il consulte chaque matin en attendant que ses neurones sortent des brumes du sommeil.

Son travail est au point-mort. Sa motivation en hibernation forcée, la faute à la chimie qu’il est contraint d’absorber depuis maintenant une semaine à cause d’un médecin approximatif lui ayant foiré un soin bénin, chimie le laissant vidé de toute particule d’énergie, en phase avec le chat vautré sur l’asphalte du parking qu’il observe maintenant depuis vingt minutes, la conscience éteinte.

La première idée est toujours un cliché, les suivantes en sont certainement encore d’autres…Il faut parfois accoucher d’un pavé de rebus avant de faire naître l’étincelle de créativité qui récompensera des heures d’angoisse sourde et de sueurs froides. Car AGA fait parti de ces personnes maudites par un besoin tordu d’être convaincu par ce qu’ils font. Impossible pour lui de produire à la chaîne des idées prémâchées. L’impression tenace que certains concepts, comme les aliments de fast-food, sont avalées puis recrachées, ravalées et redigérées en permanence par des millions de cerveaux boulimiques de sensations faciles, l’écoeure. Ce snobisme maladif couplé à la surévaluation d’un égo maltraité par une confiance en soit déficiente font de lui la victime parfaite de la déprime de la panne d’inspiration.

Il s’enfile en cinq minutes quelques aliments dont il oublie la nature aussitôt, comme on balance des pièces dans un monnayeur de lavomatic.

Pendant l’après-midi, une discussion entre COG, COB et AGA fait clignoter quelques pensées stimulantes dans la purée cérébrale de ce dernier. Saisissant une opportunité de légitimer la fatigue qui lui ronge les nerfs, il s’accroche désespérément à un embryon de réflexion et commence à rédiger les prémices d’un chapitre aux mécaniques confuses mais assurément complexes. Cela a au moins le mérite de passer le temps.

Quelques heures passent…Une cloche mentale sonne la fin d’une journée de boulot. Encore une. Ca n’en finit plus. Ca n’a pas fini de ne plus en finir…

AGA subit le trafic du retour au bercail en ne clignant que douze fois des yeux. Il enfonce sept fois ses ongles dans le mou du siège de la R19. Les gens sont fous. Pressés de rentrer s’avachir dans des canapés fourbes qui les dévoreront aux acides cathodiques. AGA se dit qu’il va grosso modo faire la même chose mais sur un 17 pouces et sur un tabouret en plastique.

AGA croit pouvoir affirmer qu’il est une fois encore victime d’un Fucking Monday.